Avec le Fragment 3, j'ai fait un nouveau pas dans mes rapports à la composition et à la couleur. A croire que chaque fois qu'une pièce est difficile à exister, quand je dis que je bataille, et que mon "exigence" créative est chatouillée, il se passe une alchimie particulière liée à mon envie d'aventure qui m'amène un peu plus loin et m'étonne...avec plaisir.
J'avance, mes dernières pièces ouvrent et ma palette colorée s'enrichit. Je vois bien que ce que j'explore maintenant n'aurait pu exister avant, je n'en avais pas la capacité, je continue à me sentir aventurier dans mon domaine et cela me rend heureux. Je crée peu de pièces chaque année mais chacune doit être LA PIECE et m'amener un peu ailleurs, chaque fois, et être juste. J'ai l'impression souvent d'être entré "en couleur" comme on rentre en religion, quelle belle aventure passionnante qui m'apprend constamment et me rappelle logiquement l'humilité...et je me sens relié à ceux qui ont su faire chanter, faire vibrer leurs surfaces picturales sur des dizaines de siècles jusqu'à des milliers de kilomètres.
J'aime la couleur et elle me le rend bien.
Sur le sol de l'atelier, à la Laiterie, une grande pièce Mythos 4 avec Elise incarnant Daphné transformée en laurier pour se protéger des avances insistantes du bel et sur de lui Apollon qui sera incarné par mon ami Patrice accompagné de sa guitare fétiche.
Un petit fragment de la maison des songes, la 4ème également, a reçu la présence d'Elise/Daphné en option. Cette série oû je ne sais surtout pas oû je vais m'a donné de belles surprises et m'en réserve d'autres, c'est sur. Un grand potentiel de liberté à découvrir, à exploiter...une terre fertile où je peux planter et faire pousser l'inconnu.
La semaine prochaine, dès lundi, je serais à Mont de Marsan, pour commencer ma nouvelle résidence, dans un quartier, celui du Peyrouat. Outre un atelier sur 2 mois avec une classe de 19 enfants pour créer une sorte de livre où chaque enfant sera responsable de sa page, je vais écrire un journal de voyage, photographier, prendre des silhouettes de rencontres d'habitants et me laisser surprendre par une nouvelle création.
Une fois sur place je dirais où j'en suis.
J'ai commencé à vouloir photographier mes 14 dernières pièces dans l'idée qu'elles soient visibles ici, dans cet espace.
Je n'aime pas trop faire ce genre de choses mais il me faut être le plus autonome en ce domaine, je sais qu'une fois traversé l'inconnu technique et mon rapport sauvage à la notice, à la méthode à comprendre, étant plutôt instinctif, je serais heureux de cette démarche. En général, quand j'ai de bonnes raisons de me mettre à quelque chose de nouveau, cela devient heureux en pratiquant, mais j'ai capitulé rapidement face à la natation, au ski et à la conduite automobile. Mon travail plastique est ma colonne vertébrale et tout ce qui peut simplement favoriser mon aventure est le bien venu, alors...apprendre et appliquer...ici quelques fruits de ces séances dans quelques temps.
2011 va être une belle année, elle a bien commencé (je ne parle pas de la fraîcheur ambiante à la Laiterie)